À Angerville, les enfants déambulent dans les rues, rarement dérangés par le passage des voitures. Elles ne servent qu'à transporter les mômes, des carrosses à gosses ; mieux qu’un manège. Gratos et bien utiles aux courses du samedi. La Ford Orion noire du père de Thomas est cabossée. Elle ressemble à un char comme à la guerre. Des restes de paquets de chips, des autocollants de jouets, des bouts de carton d’emballage, des mégots, des barrettes et élastiques à cheveux habitent la froide carcasse. Cette bagnole est une maison à elle seule. La famille l'utilise pour se balader lorsque le couple se rabiboche.